Sécheresse et prix

Une fois de plus on assiste à une flambée des prix des céréales en générale, et du blé en particulier. Quelles sont les causes de ce phénomène ? C'est simple, raisonnons en économiste, et utilisons le modèle de l'offre et de la demande pour expliquer cette inflation des prix alimentaires. Du côté de l'offre, la sécheresse a réduit la production de maïs aux États-Unis. La courbe d'offre s'est donc décalée vers la gauche, ce qui entraîne, toutes choses égales par ailleurs, une augmentation du prix du maïs. De fait, le prix du maïs a effectivement augmenté. La sécheresse semble aussi frapper en Russie et en Ukraine. Mais il n'y a pas que la météo qui est responsable. L'offre de céréales alimentaires est également réduite selon José Graziano da Silva, directeur général de la FAO, par la production de bioéthanol à partir du maïs. Dans une tribune du Financial Time du 10 août il réclame même auprès du gouvernement américain " une suspension immédiate et temporaire de la législation américaine " qui impose des quotas de biocarburant produit à partir de la céréale. A cause de mesures incitatives, la production d'éthanol absorbe près 40 % des récoltes de maïs outre-Atlantique. Or, la terre qui produit pour l'essence verte ne produit pas pour l'alimentation. Par conséquent l'offre mondiale de céréales alimentaires diminue. Mais une diminution de l'offre ne suffit pas à expliquer une variation de prix. Il faut aussi voir comment se comporte la demande. Ce qu'il faut bien comprendre, c'est que l'offre d'éthanol correspond aussi à une forte demande de céréales alimentaires. Cette demande s'ajoute à celles sur les céréales alimentaires qui croit avec constance d'environ 2% à 3% par an. Conclusion, si l'offre se réduit, et si la demande augmente, le prix doit augmenter. Et c'est exactement ce qui se passe... Questions : Etes-vous favorables au développement de l'essence verte, et à la promotion par l'Etat de l'énergie verte ? Faut-il donner à manger aux voitures ou aux hommes ?