Complément sur l'inflation....

Publié le par Jean-François Anquetil

Les effets de l’inflation sur les inégalités sociales sont en fait assez ambigus. Dans les manuels (cf : le Nathan pp.459-460) se sont les créanciers et les rentiers (« l’inflation c’est l’euthanasie douce des rentiers » dira Keynes) qui sont perdants. Pourtant on peut objecter à cela, que ce sont les hauts revenus qui, via l’effet Fisher, peuvent être gagnants à l’inflation :
Soit un  ménage X disposant de 7500 € de revenu mensuel (5000 € de revenus du travail et 2500 € de revenus de placement rémunéré) et un ménage Y disposant d'un revenu mensuel de 1500 €. L'écart de revenu entre ces deux ménages est donc de 1 à 5.
Le ménage X épargne 33 % de son revenu mensuel, mais le ménage Y ne peut pas épargner.
Cinq ans après, l'inflation cumulée est de 10%. Les revenus du travail ont suivi cette progression, mais le taux d'intérêt est passé de 5 à 6% (soit + 20%)
Le revenu du ménage X est désormais de 8500 € : 5500 € de revenu du travail et 3000 € de revenu de l'épargne (sans compter ici le revenu d'épargne supplémentaire lié à l'augmentation de la valeur épargnée).  Le revenu du ménage Y est passé à 1650 €
L'écart de revenu entre ces deux ménages est donc désormais de 5,15. L'écart s'est donc accru, en raison de la rémunération supérieure de l'épargne.
Les conséquences sociales reposent donc sur la sensibilité des taux d’intérêt créditeur à l’inflation.

PS : Sur l’inflation je vous demande de compléter le cours avec le chapitre 19 de Nathan. Vous trouverez quelques points que je n’ai pas évoqué en classe (cf : l’analyse d’Alain Cotta). Allez, zou, au boulot !

Publié dans L'évolution des prix

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