Nationalisations : le retour ?

Publié le par Jean-François Anquetil

Les nationalisations reviennent ! Totales ou partielles, on en parle pas mal en ce moment.

En Angleterre, l’Etat, via l'ensemble de ses nationalisations (Northern Rock, Bradford & Bingley, RBS, HBOS, Lloyds TSB), contrôle désormais 45 % du marché des crédits immobiliers britanniques. Les nationalisations ne sont pas ici des sanctions, mais des sauvetages qui se font sous conditions. Gordon Brown, l'a annoncé en présentant son plan de nationalisation partielle de Royal Bank of Scotland (RBS), Halifax Bank of Scotland (HBOS) et Lloyds TSB : en échange des 37 milliards de livres (47,8 milliards d'euros) investis par l'Etat, ces banques doivent essayer de limiter, dans la mesure du possible, les saisies immobilières quand un emprunteur ne peut plus faire face à ses mensualités

En France, où le chef de l'Etat avait convoqués les grandes banques  à l'Elysée, en présence des préfets et des trésoriers payeurs généraux (TPG) désormais chargés de surveiller l'encours des prêts accordés aux PME et aux particuliers. Et d’affirmer qu’un "pacte moral" avait été passé entre la Nation et les banques pour faire face à la crise financière. Celles ci ont bénéficié d'une enveloppe de 40 milliards d'euros de fonds propres (dont 10,5 ont déjà été utilisés) et de 320 milliards d'euros de garanties pour les refinancements interbancaires (l'argent que les banques se prêtent entre elles). En échange, le président veut des engagements sous la menace d'une nationalisation partielle. Selon le Monde, au sein du gouvernement, on prépare déjà l'étape suivante : celle d'une nationalisation partielle des grandes banques. "Le président a été très clair : si les banques ne jouent pas le jeu, il utilisera l'arme atomique", confie un proche conseiller.

La présidente argentine Cristina Kirchner a annoncé, mardi 21 octobre, sa volonté de nationaliser le système privé de retraites en invoquant les pertes subies par les fonds de pension en raison de la crise financière internationale. Mais contrairement à ce qui se passe en Europe, la nouvelle fit l’effet d’une bombe : L'annonce de la nationalisation du système de retraite a affolé les investisseurs. Le peso a chuté de manière vertigineuse !

Du côté des américains, l'économiste Paul Krugman a jugé, le 14 octobre, que les Américains n'allaient « pas revenir à Karl Marx, mais redécouvrir des choses qu'avait découvertes Franklin Roosevelt il y a soixante-quinze ans ». Je vous conseille cet article.

Voici aussi ce qu’écrit Paul SEABRIGHT Professeur d'Economie, Université de Toulouse I dans un article du Monde daté du 14 octobre 2008 :

« Et voilà que les nationalisations font leur retour. Pourquoi sont-elles nécessaires ? Parce qu'un système privé, en situation de panique, ne peut se réorganiser tout seul, à la vitesse du son, surtout quand les marchés des actifs, particulièrement instables, sont à l'origine même de la crise. Si les rachats d'entreprise ont un taux d'échec considérable même en période calme, comment pourrait-on, dans le contexte actuel, attendre mieux de ces mariages forcés, organisés le samedi et annoncés le dimanche pour ne pas effrayer les Bourses ?

La tutelle de l'Etat est inévitable ne serait-ce que pour permettre ce que nous, Anglais, appelons une période de « cooling-off », pour que le rythme de la réorganisation ne soit pas dicté par la nécessité de calmer la panique. Mais la nationalisation est pour cette même raison dangereuse. Quand l'Etat devient propriétaire d'une firme il n'entreprend pas, la joie au coeur, d'en réduire l'activité. Bien au contraire, les fonctionnaires, les syndicats, les hommes politiques, peuvent faire cause commune pour gonfler les effectifs de l'entreprise, au nom de l'intérêt général, sans distinguer clairement entre les objectifs de lutte contre le chômage, et ceux de bonne gestion, voire de service aux clients...

Il nous faudra donc des nationalisations à terme fixe, avec une mission de réorganisation bien définie. Probablement un nouveau mot à inventer, et une nouvelle réalité. »

Pour finir voici  une analyse de Daniel Cohen. Cela peut aider pour préparer votre colle sur les nationalisations…..

Bonne lecture

 

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P
"Mini lu" ou le socialisme libéral triomphant. FERAIS tu partie de ces fameux lionceaux du ps?Quelques petites fautes d'orthographe, mais discours très passionné, j'en conviens.                                          signé: le vrai "petit lu"
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A
OUAAA !
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M
Il semble en effet que le temps du libéralisme triomphant soit révolu au profit d'un peu plus d'intervention de l'Etat au sein du systeme economique. Mais que faire quand une crise economique survient? laisser faire laisser passer ou céder face au poid de l'opinion publique qui voit en l'Etat un moyen de soutenir le systeme!! grande question qui aujourd'hui semble taroder bien des esprits! Même le pays du capitalisme sauvage se voit obliger de nationaliser quelques banques !<br /> On parle beaucoup de regulation, de moralisation du capitalisme mais au fond est-ce que toutes ces phrases ne sont pas veines! paradoxal que de reguler un systeme qui se veut au contraire baser sur les intérets bien compris des individus! le capitalisme ne serait alors plus capitalisme.<br /> Tout ca pour dire que cette crise bouscule les esprits et fait apparaitre des choses bizarres !! la BCE qui se met a préter de l'argent au banques alor que son role est de lutter contre l'inflation !! le pacte de maastricht remis en cause au niveau du taux de déficit! Des elus de gauche qui parlent d'une planification .....<br /> Notre président s'acharne à parcourir le monde en quete 'une reconnaissance internationale et d'un ma tu vu a tout epreuve qui compense à peine son manque flagrant de pouvoir !! Bon à donner des leçons mais quand notre propre pays sombre peu à peu dans l'obsolesence il n'y a pas de quoi!! Nous nous complaisont dans un systeme redistributif qui tuent l'innovation et les entrepreneurs !! trop de taxes, des classes moyennes oubliées, que de choses qui emportent un peu plus la France dans la décadence economique! Laissons s'exprimer les créateurs plutot que de les asphixier par les taxes!!<br /> La crise est là et c'est le moment de prendre conscience des modernités à apporter à notre pays !! !<br />  
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