Achats d'obligations souveraines

Publié le par Jean-François Anquetil

Même si c’est Angela Merkel, chancelière depuis 2005, qui exerce de fait l’essentiel du pouvoir exécutif en Allemagne, il ne faut pas oublier qu’il y aussi un président de la république en Allemagne : Christian Wulff. Son rôle est certes essentiellement honorifique mais il reste néanmoins une autorité morale incontournable. Or récemment Christian Wulff s’est récemment déclaré choqué par les achats d’obligations souveraines menées par la BCE, rappelant que les traités européens interdisent à la BCE de racheter des obligations auprès des Etats, c'est-à-dire sur le marché primaire. Stricto sensu, la BCE n’est pourtant pas en infraction. Il est vrai que le traité de Lisbonne interdit l'achat d'instruments de dette d'Etats directement auprès des émetteurs, mais il ne le prohibe pas via le marché secondaire. Et pour l'instant, comme la BCE est restée sur le marché secondaire en achetant depuis 18 mois 110 milliards d'euro d'obligations souveraines (Grecque, Italienne, Espagnole...) elle est dans la légalité. Certes. Mais peut-être pas dans l'esprit du Traité. C'est ce que veut dire Christian Wulff lorsqu'il déclare à propos de l'interdiction d'acheter des obligations sur le marché primaire : "Cette interdiction n'a de sens que si les responsables ne la contournent pas avec de vastes achats sur le marché secondaire".

Jusqu'ici, les reproches provenaient des membres de la Bundesbank, la très orthodoxe banque centrale allemande, ou des milieux universitaires qui reprochait à la BCE de sortir de son rôle. Avec la sortie de M. Wulff ce sont les hommes politiques qui se font maintenant les relais dans la critique de le BCE, jugée trop peu rigoureuse. 

Questions : En quoi peut-on dire que ces achats de la BCE s'assimilent à une politique monétaire expansionniste ? Quelle est la conséquence sur les taux d’intérêt à long terme de ces achats d’obligations par la BCE ? 

Publié dans Europe

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